Poursuite sur la notion de travail
Un article (Niveau de vie ) commençant à générer des commentaires étoffés, je le poursuis en tête des articles plutôt qu'en commentaires.
Oui, je pense qu'il existe une conception de l'humain radicalement différente entre Nietzsche et Marx. Je crains que Marx n'aie pas pris en compte la dimension psychologique individuelle de chacun, en se concentrant sur les aspects systémiques des sociétés et en refoulant la part d'égoïsme qui est en chacun de nous.
Ceci amène les marxistes à vouloir "réformer" l'humain plutôt que de le prendre tel qu'il est, et de lui donner un corpus de valeurs lui permettant de construire lui-même ses limites. Je pense que ces deux conceptions de l'homme restent irrémédiablement opposées en France depuis trop longtemps, et que peu a été fait pour réfléchir là-dessus et dépasser cette opposition de vues. Ceci a généré un grand immobilisme intellectuel et social dont nous récoltons les résultats aujourd'hui (enfin, on ne devrait pas tarder).
Et ce d'autant plus que d'autres visions de l'homme (dont notablement la chinoise) émergent à grande vitesse face à nous, sans que nous soyons en mesure de les discuter intellectuellement; empêtrés que nous-sommes dans nos débats néo 19ème siècle.
L'homme économique (honni quand il est gagnant, victime quand il est perdant) n'est qu'un homme ordinaire à qui nous, électeurs, avons laissé le champ libre, par paresse intellectuelle, complaisance avec nos mythes (c'est si pratique d'avoir un gros vilain à opposer à une certaine vision de l'homme) et lâcheté face à la nécessité de l'effort à consentir pour atteindre l'autonomie de l'individu.
Il est temps de comprendre que l'économie est au service de l'homme et pas l'inverse; certes. Mais surtout pas en se berçant du doux rêve que nous sommes égaux à la naissance en quelques autres choses que en droits...