Paradoxe du plaisir
L’idée de cet article me vient à la lecture de la conférence que JMG Le Clézio a prononcée à Stockholm lors de la remise de son prix Nobel. Je vous conseille de lire ce texte que j’ai mis dans les documents accessibles sur le blog. Les conditions pour cette lecture étaient optimales pour moi.
A mon sens, le plaisir se gagne et se mérite. Non pas, dans veine chrétienne, qu’on y ait pas réellement droit (çà ferait une dangereuse concurrence au paradis), ou qu’il faille auparavant souffrir pour l’obtenir. Mais plus prosaïquement, qu’il faille l’avoir recherché pour bien en profiter, et qu’il faille simplement s’en rendre compte pour en jouir. Quid pendant ce temps là de ceux, connus et inconnus, que nous laissons derrière nous, ou sur le côté de la route ? Leurs difficultés et malheurs, matériels ou intérieurs, doivent-ils nous priver de ces instants de bonheur et de satisfaction que nous avons trouvé par hasard ou que nous nous sommes méticuleusement construits ? Je ne le pense pas. J’estime au contraire que l’intensité de ces brefs moments peut nous guider vers les autres et nous faire prendre conscience de ce que nous pouvons leur apporter. Car que pourrions-nous y ajouter si ce n’est de les partager avec ceux qui ne sont pas avec nous et qui nous manquent ?
Ecrit à Latitude : Nord 2°30’. Longitude : Est 101° 50’. Température : 30°C à 23H00 locales. Sous les étoiles sur un balcon en pilotis au dessus de la mer (température de l’eau pas encore testée mais probablement dans les 28°C).