O tempora, O mores
disait l'ancien. Peut être avez-vous remarqué cette petite polémique nauséabonde qui fleurit autour de la photo d'un de nos soldats (du 1er REC) arborant un foulard à tête de mort pour se protéger de la poussière soulevée par un hélico. Ledit foulard étant un produit dérivé du jeu vidéo "Call of duty".
Bien, nous allons remettre les points sur les i. Peut être avez-vous vu aussi ce bout de film (présent sur le site de France 2) où l'on voit des pickup assez correctement explosés et fumants
encore, entourés de cadavres quelque peu rôtis. Le film ayant été pris apparemment par des maliens qui ont été "aux résultats" comme on dit en jargon militaire. Bon alors pour ceux qui encore un
doute, la résultat a été assurée par des bombes de 250kg équipées de kits de guidage AASM fabriqués par Sagem dans notre bonne vieille ville de Montluçon (1er employeur de la ville), larguées
depuis des Rafales fabriqués par Dassault notamment dans notre bourgade de Mérignac, et pilotés par des officiers de l'Armée de l'Air française (oui, celle là, la nôtre) payés par nos impôts.
Tout ceci bien entendu en notre nom. Si il y en a qui ne sont pas d'accord au fond de la classe, prière de lever la main.
O tempora, o mores, quand nous attendions les hordes du pacte de Varsovie, - parceque nous n'avions pas envie de finir en "bilan globalement positif" dans un quelconque camp de travail en
Mordovie, comme les charmantes, et non moins apparemment dangereuses, délinquantes des Pussy Riots (camps jamais et toujours pas démentis, ni repentis par nos gentils mélenchonneurs et Buffet
associés, soit dit en passant)-, nous n'avions qu'une idée en tête : leur péter la gueule. Oui, c'est trivial, peut être même un chouia vulgaire, mais c'était comme çà dans notre désert des
Tartares. On ne se refait pas. J'imagine que nos pilotes, même s'ils n'étaient pas dans la franche rigolade qui vous saisit lors d'un spectacle d'Anne Roumanoff (après 8H00 de vol sans mp3 pour
passer le temps et sans hotesse à bord), n'ont pas essuyé une larme. Non, ce devait plutôt être : Bingo, prends çà dans ta gueule, voilà un aller simple pour l'enfer.
Je rappelle également au passage que les conventions de Genève s'appliquent aux blessés sur lesquels on a bien évidemment déjà tiré, et aux soldats ennemis qui se rendent parcequ'ils sont dans
votre ligne de mire, et que, en général, ils en sont à faire dans leur culotte au vu des horreurs qui les entourent. Je me rappelle aussi nos manoeuvres avec les gentils professeurs d'université
qui devaient servir de traducteurs dans les Sections d'Interrogation de Prisonniers de Guerre. A l'époque on se demandait à quoi ils allaient servir, vu qu'il y a des manières de poser des
questions qui font que on comprend la réponse dans toutes les langues : oui et non suffisent. Eh oui, en face ce sont des ennemis, donc pas des amis, et ils ne vous attendent pas pour partager le
thé à la menthe, comme ceux qui ont participé à Uzbeen doivent hélas s'en rappeler.
Donc fichons la paix à ce brave soldat qui au moins montre qu'il est motivé. L'attitude de l'Etat-Major est quelque peu décevante. Notre cher ami Aboudjaffar a d'ailleurs une opinion encore plus
décapante sur ce sujet : link.
Cet état d'esprit où tout le monde fait dans sa culotte et n'entreprend plus rien est dangereux et tire une société vers l'immobilisme, pour ne pas dire la paralysie. Le principe de précaution
pour les OGM, c'est bien, mais pour la guerre, j'ai de gros doutes. Toujours au bon vieux temps de nos amis les rouges, on n'envoyait pas un drone faire un petit tour en l'air sans quelques menus
accessoires non prévus dans le mode d'emploi : casquette de l'Adjoint, culotte ou soutien-gorge de la femme du Lieutenant, nounours du fils du chef de rampe, j'en passe et des meilleures. Quand
je suis arrivé chez un de nos brillants fabriquants nationaux de drones et me suis étonné de les voir voler "à vide", j'ai vu mon interlocuteur polytechnicien blêmir. Lui demandant, ce qui le
gênait, je me suis vu répondre : si il tombe, on dira que c'est de notre faute. L'expérience prouve que les drones tombent généralement plutôt parceque des imbéciles très galonnés les envoient
dans des nuages de grêle au Larzac ou d'autres moins galonnés les font décoller par vent arrière à Canjuers ou les envoient tout droit dans une montagne à Kaboul... Quand à prendre des risques,
si on n'en avait jamais pris sans rien dire à personne on y serait toujours. Mes clients me remercient encore.
Ce matin encore, dans le minibus qui m'emmenait au travail dans un endroit moyennement recommandable, je lorgnais sur l'AK74 chinois du jeune marin en civil (sweat UCLA à capuche, tr-s cool...)
qui m'accompagne tous les jours. Après une brève discussion, il me le passe pour que je puisse le soupeser en me disant : vous savez, c'est pour les mécréants. Ici les mécréants sont les
terroristes, les mêmes que face au gars à la tête de mort d'ailleurs, vous savez-qui ... Bon, ben ils ne les attendent pas avec des fleurs, même si ils sont de la même nationalité. Je lui fait
remarquer qu'il ne donne pas dans la dentelle car il a déjà engagé une cartouche dans la culasse. Il me répond avec un grand sourire : on ne veut pas leur laisser une chance. Bon, voilà un jeune
homme qui sait ce qu'il veut. Comme les nôtres j'espère. On aurait tout intérêt à en faire autant.