Aide à la Grèce
Dans une récente réaction, Daniel Cohn Bendit fustige l'attitude de la France et de l'Allemagne qui auraient soumis l'aide apportée à la garantie de l'exécution des contrats d'armement, conclus par le précédent gouvernement Caramanlis, actuellement en cours entre les trois pays. Cette réaction appelle de ma part quelques commentaires :
- A ma connaissance un bon nombre de contrats en cours ot été conclus par l'avant-dernier gouvernement (PASOK), dont notamment les mirage 2000-5 (Dassault), les drones (Sagem) et les NH90 (Eurocopter). Pour les sous-marins (Krupp) et les chars Leopard 2 (Krauss Maffei Wegman), je ne suis pas sûr.
- Les contrats cités par Daniel Cohn Bendit ne me semblent en fait pas encore signés (Frégates FREMM) mais simplement en discussion.
- Il ne s'agirait donc pas d'obliger les grecs à terminer des contrats en cours (ce que me semble tout de même normal) mais de les contraindre à poursuivre leurs dépenses militaires chez nous.
- Compte-tenu du fait que le premier poste de dépenses publiques à réduire est celui de la défense (avant l'église, mais çà c'est une autre question), sa réaction semble pour le moins justifiée.
- Ceci dit, les actuelles frégates grecques sont anté-diluviennes et ils ne font pas que s'amuser avec les turcs puisqu'ils participent aux activités anti-piraterie au large de la Somalie. Alors ....
- Certains de ces contrats font avant tout travailler des grecs, comme dans le cas de celui des sous-marins dont la coque est construite dans des chantiers navals grecs (à actionnaire majoritaire allemand toutefois) et dont la cessation d'activité ferait immédiatement 3000 chômeurs. Pas simple là non plus...
- La plupart de ces contrats sont assortis de "lourdes" obligations de co-production et de marchés de compensation (contre lesquels l'agence européenne de défense lutte en vain). Ceci fait aussi travailler des grecs.
- La non-finalisation des contrats en cours ferait perdre beaucoup d'investissements aux sociétés qui les ont entamées.
- L'imbroglio juridique et financier qui résulterait de l'arrêt des contrats en cours serait quasiment inextricable.
- Les employés français et allemands des sociétés concernées seraient certainement très ennuyés de voir, pour certains, leur plan de charge et leurs perspectives d'avenir s'envoler sans compensation.
Donc ne pas encourager les grecs à poursuivre leur politique d'armement disproportionnée, oui. On pourrait d'ailleurs les y aider en résolvant le problème de Chypre et en calmant les turcs. Mais ne pas terminer les contrats en cours, non.